jeudi 15 février 2007

La passion, jusqu’où ?




Il y-a une quinzaine de jours, je me promenais sur les rochers de la pointe des Poulains au bout de mon île lorsqu’au bord de l’eau mon regard fut attiré par une plaque blanche.
Je descendis un peu plus bas pour découvrir cette plaque qui m’a profondément bouleversée.
La plaque en porcelaine blanche, elle même posée sur un marbre était accompagnée de deux petites plaques de terres cuites sur lesquelles figuraient des empruntes de mains d’enfants
A la vue des dessins et des inscriptions figurant sur cette plaque, je compris rapidement qu’une maman et ses deux enfants avaient très probablement perdu leur mari et Papa…
Au bord de la côte et à cet endroit là, il est plus que probable que cet homme ait été emporté par sa passion de la pêche.
La mer exerce un fascination sur les hommes qui la côtoient qui peut-être difficile à comprendre pour ceux qui en vivent éloignée. Ceux qui l’approchent ne se rendent pas forcement compte du lien qui se crée entre elle et eux lors de leur rencontre. C’est bien souvent une addiction bien plus grande qu’on ne peut l’imaginer..
J’en ai été, j’en suis victime au point d’avoir changé de vie pour pouvoir vivre auprès d’elle Mais aujourd’hui face à cette plaque, mon émotion est très intense, je pense à cette femme à ces enfants, qui ont dues, doivent être déchirées par la douleur…
Les images de cette famille, de ma famille viennent à mes yeux.. Pourquoi, pourquoi ?
Nous ne sommes et ne seront jamais assez prudents au bord de l’eau, c’est à cette réflexion que je vous convie…
Bien sur la mer peut-être dangereuse et particulièrement ici à Belle-île sur la côte sauvage ou la mer vient régulièrement se fracasser au pied des falaises et chaque année des promeneurs ou des pêcheurs à la côte sont emportés par des lames, ces fameuses vagues aléatoires qui montent cinq mètres plus haut que les autres et viennent vous chercher là où vous pensiez être à l’abri !
Je vous invite, je m’invite à la prudence, nous vivons une passion magnifique, qu’elle reste raisonnée!


Il y a une dizaine d’années j’avais côtoyé lors d’une expédition au Groenland Jean-marc Boivin le fameux alpiniste quelques mois avant qu’il ne se tue en Base-Jump (saut en parachute du haut d’une falaise ) au Venezuela. Alors que nous pêchions ensemble la morue celui-ci m’avait confié cette phrase dont je me souviendrai toute ma vie : « mieux vaut vivre un jour loup que trente jours mouton ! ». Sa passion l’a emporté, il aura vécu quinze jours loup, il ne faisait aucune concession, malheureusement il a laissé une famille derrière lui.
Il en est de la passion de la mer comme celle de la montagne ou d’autres…
Poussées à l’extrême, elles peuvent être dévastatrices…

2 commentaires:

litote en tête a dit…

On avait un grand pêcheur
maintenant on a un grand conteur
où ce diable d'homme va-t-il s'arrêter ??
toutes mes amitiés, pour l'instant enneigées
éric B

Unknown a dit…

Je pense qu'en fevrier, ton message ne m'avait pas touché.
Et puis en Juin, un de mes amis est mort, en chasse sous marine.
Il laisse un petit gaarcon, et peut etre, quelque part, une plaque comme celle ci.

Faite attention, et gardons en tête, tous, ce que sont nos biens les plus precieux : nos femmes et nos enfants.